Le livre des violences de William T. Vollmann, une histoire orale
William T. Vollmann : « J’ai travaillé et travaillé, jusqu’à ce que ce soit fini. Puis j’ai travaillé encore. Et voilà. »
Les origines du projet
Susan Golomb, agent de Vollmann : « Lorsque Bill m’a contacté pour que je le représente, après avoir travaillé seul plusieurs années, il m’a posé une condition pour m’occuper de ses travaux passés et futurs : vendre un manuscrit de 4000 pages sur les origines et les implications éthiques de la violence. Le manuscrit devait être publié dans son intégralité, accompagné de pages d’annotations et notes de pied et, oh, de très nombreuses illustrations. Bill surnomma le projet “ma chaîne et mon boulet”. J’ai trouvé de nombreux éditeurs dans de grandes maisons qui étaient prêts à publier le livre, qui ont tout fait pour convaincre leur direction. Mais hélas, aucun grand éditeur n’a trouvé comment gérer la logistique, les problèmes d’impression, la fixation du prix, l’acheminement et la distribution d’un travail aussi volumineux et sérieux (comprenez : non profitable). »

Dave Eggers
Chris Sweet, administrateur du site web des fans de Vollmann : « J’ai pris connaissance du Livre des violences il y a une dizaine d’années. Quelqu’un m’avait envoyé la liste des projets en cours de Bill, et Le livre des violences en faisait partie. A ce moment-là, je ne savais rien du livre. Je connaissais juste le titre. Au fil des années, la rumeur autour du livre enflait. La lecture des extraits parfois publiés dans des revues littéraires était accompagné d’une profonde frustration, car je pensais que le projet ne verrait jamais le jour dans son intégralité. La probabilité de trouver un éditeur était très faible. »
Dave Eggers, éditeur chez McSweeney’s : « Il y a cinq ans, j’ai lu un extrait du Livre des violences dans Grand Street (revue artistique américaine disparue en 2004 – NdT), et j’ai tenté de savoir quand le texte serait publié dans son intégralité. J’ai écrit à Vollmann pour lui proposer de publier d’autres extraits, ce qui l’a amené à nous confier ‘The old man’, qui parut dans le septième numéro de McSweeney’s. J’ai su, par Vollmann je crois, qu’il y avait un éditeur qui allait s’occuper de l’intégralité du Livre des violences. J’ai donc attendu cette parution. Quelque temps après, je l’ai rencontré à une lecture chez Black Oak Books, à Berkeley. Pendant les questions du public, j’ai appris que le projet était orphelin, sans maison d’édition. Une fois chez moi, je me suis lancé dans quelques calculs, et j’ai écrit à Vollmann pour lui annoncer que McSweeney’s pourrait trouver un moyen de publier le livre. C’était à l’hiver 2001 et, quelques mois plus tard, Bill, Susan, Barb Bersche (éditeur chez McSweeney’s) et moi avons trouvé un arrangement. Et tout cela sans avoir seulement vu le livre. »
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