Rentrée littéraire de septembre 2011, les romans français
Les histoires d’amour et d’amitié seront évidemment présentés dans cette rentrée. Dans son très attendu Le système Victoria (Stock), Éric Reinhardt analyse les conséquences de la rencontre, dans une galerie marchande, de son héros architecte avec une inconnue aujourd’hui décédée. Ayant réglé ses comptes après les accusations de plagiats dont elle fut victime, Marie Darrieussecq revient au roman avec Clèves (P.o.L.), où elle analyse l’éveil amoureux et sexuel d’une petite fille dans le Pays basque de la fin des années 70. Quatre ans après le très remarqué Dernier monde, Céline Minard analyse dans So long, Luise (Denoël) l’amour d’une romancière et d’une peintre alors que la première rédige son testament au profit de la seconde (notons que Céline Minard publiera également, chez Cambourakis, le livre Les ales, illustré par la plasticienne Scomparo). Amours homosexuelles également, mais fortement contrariées, dans le premier roman du journaliste Pierre de Vilno, Elvire et Jérémy (EhO), dans lequel un jeune gay tombe amoureux fou d’une lesbienne.
Pour son quatrième roman, Inverno (Actes sud), Hélène Frappat invente les retrouvailles d’une femme avec son amie d’enfance, perdue de vue vingt ans plus tôt. Mélangeant présent, futur et dérèglements, Patrice Pluviette décrit dans Un été sur le magnifique (Seuil) l’éveil à l’amour d’un jeune paysan, tiraillé entre son éveil sexuel pour la fille du châtelain voisin et son désir pour une star du X californienne. A travers une histoire d’amour contrariée à l’époque de la chute du mur de Berlin, le journaliste Bernard Thomasson livre son premier roman après un recueil de nouvelles. Ma petite Française (Seuil) se présente comme décrivant « la période actuelle d’une ville qui occupe une place à part dans l’histoire de l’Europe ».
De nombreux textes sur la jeunesse, ou écrits par des jeunes auteurs viendront heureusement illuminer cette rentrée aux sombres tonalités. Pour son premier roman, Du temps qu’on existait (Grasset), le cadet de cette rentrée littéraire (18 ans), Marien Defalvard livre l’ambitieux portrait d’un enfant des années 70 qui, au cours de sa croissance, découvre la vulgarité du monde en même temps que ses premiers émois sexuels. La journaliste et blogueuse Titiou Lecoq fait également son entrée en littérature avec un très drôle et ambitieux roman (près de 500 pages), Les morues (Au diable Vauvert), où elle décrit les amours d’une bande de copines dans les décomplexées années 2000. Après le très remarqué Mes illusions donnent sur la cour, Sacha Sperling revient avec Les cœurs en skaï mauve (Fayard), traiter l’amour à fleur de peau de deux jeunes rebelles. Autre retour remarqué, celui du jeune Arthur Dreyfus, qui après La synthèse du camphre, revient avec un texte buissonnier et illustré, simplement titré Le livre qui rend heureux (Flammarion). François Cérésa revient lui sur l’un de ses premiers amours de jeunesse, lors d’un séjour en Angleterre, dans Sugar puffs (Fayard).
Pour son premier roman, Vincent Almendros dépeint l’amour fou d’un adulte pour une adolescente de quinze ans dans Ma chère Élise (Minuit). Après le remarqué Principe de précaution, Matthieu Jung revient faire le portrait de l’amour d’une quadragénaire déboussolée pour un jeune homme de 20 ans dans Vous êtes nés à la bonne époque (Stock). Après Clara Stern, Éric Laurent fera un retour très attendu avec Les découvertes (Minuit), étude de la fascination d’un jeune garçon pour le corps féminin. Enfin, Vanessa Schneider semble avoir écrit le roman-synthèse des thèmes de cette rentrée avec Le pacte des vierges (Stock), dans lequel elle s’inspire d’un fait divers ayant eu lieu aux États-Unis, où 17 jeunes filles d’un même lycée décident de tomber enceintes en même temps.
3 réponses à “Rentrée littéraire de septembre 2011, les romans français”
Vous devez être inscrit pour laisser un commentaire.Si vous souhaitez ajouter une photo à votre profil, utilisez Gravatar
Ah je ne raterais pour rien au monde la revue d’effectifs de rentrée de Culture Café…
Deux remarques rependant :
1) Xabi Molia a signé deux romans chez Gallimard avant ” reprise des hostilités ” au Seuil ; ” avant de disparaître est donc son 4ème roman ;
2) C’est Christian Oster (et non Ostar) qui publie ” Rouler “.
par ailleurs, j’ajouterais à cette liste ” Nos cheveux blanchiront avec nos yeux ” de Thomas Vinau (Alma) et les ” Parties communes ” de Camille Bordas (Joêlle Losfeld), dont je suis en train de dévoré les ” treize desserts “.
Vivement la rentrée littéraire des romans étrangers !
Merci Arnaud pour ces précisions.
Concernant le rentrée littéraire étrangère, vous ne devriez pas attendre longtemps, puisque l’article est prévu pour la fin de la semaine. Et je peux vous dire qu’il sera… copieux !!
Merci à Culture Café pour cette bien délicieuse mise en bouche. J’aimerais moi aussi pouvoir dévorer toutes ces oeuvres (en même temps).
Ceci dit, il ne reste malheureusement pas beaucoup de place pour faire connaître les productions des petites maisons d’édition, à l’occasion de la Rentrée littéraire. Je cite à titre d’exemple le livre “Les Martyrs de Cinco Chagas” (Editions Orphie)… qui mérite d’être lue. Au moins pour son histoire qui raconte le calvaire du peuple chagossien, “déporté” de son archipel au début des années 60, pour que soit installée la base militaire américaine de Diego Garcia.
Quoi qu’il en soit, bravo pour votre aventure culturelle.