Le dernier testament de James Frey sera révélé en août [MAJ]
Enfant terrible de la littérature américaine, James Frey revient le 24 août avec son nouveau livre-choc, Le dernier testament, qui paraîtra chez Flammarion deux ans après le magnifique L.A. Story. Ce nouveau texte devrait encore une fois agiter médias et amateurs de littérature, puisque l’auteur y fait le portrait d’un Jésus-Christ réincarné en individu dépravé, dans le New York d’aujourd’hui.
Frey n’en est pas à sa première provocation : il avait fait une entrée fracassante en littérature avec Mille morceaux, brillante “auto-fiction” sur son addiction à la drogue, et comment il s’en était sorti. Mais quelques mois après un succès fracassant aux États-Unis, Frey avait révélé que le contenu du livre était entièrement inventé. L’initiative avait amené l’éditeur à proposer aux acheteurs un remboursement total du livre Une tromperie qui avait attiré à l’auteur une haine apparemment indélébile de certains critiques et lecteurs.
Chacune des parutions de l’auteur n’en demeure pas moins un événement outre-Atlantique. Et, malgré un contrat de trois livres avec le prestigieux groupe d’édition HarperCollins, Frey tourne le dos à la publication traditionnelle pour Le dernier testament, craignant la frilosité des grandes maisons face au puissant lobby catholique. En avril 2010, l’auteur choisit le célèbre galeriste new-yorkais Larry Gagosian pour publier son livre en un seul et unique tirage de 11 000 exemplaires, dont mille signés, à un prix défiant les libraires : 50 $ pour la version traditionnelle, 150 $ pour l’édition limitée (photo ci-contre), précédée d’une préface expliquant cette démarche. Une initiative provocatrice qui restera toutefois cantonné aux seuls États-Unis, Frey ayant remis le manuscrit à ses éditeurs “classiques” dans le reste du monde.
Cette volonté de sortir du champ de l’édition contraste d’autant plus que, quelques mois plus tard, Frey se lançait dans un projet radicalement à l’opposé. Ambitionnant de découvrir « le nouveau Twilight », Frey créait Full Fathom Five, une maison dans laquelle il publia Numéro Quatre, premier tome d’une série de six romans de SF pour adolescents. Co-écrit sous le pseudonyme de Pittacus Lore par Frey et le jeune auteur Jobie Hughes, le livre connut un immense succès aux États-Unis, et resta près de trois mois en tête du classement des ventes du New York Times des livres pour enfants (le texte a été édité en France en mars dernier par Flammarion Baam). Il fut adapté quelques mois plus tard au cinéma par les producteurs Steven Spielberg et Michael Bay, et le film Numéro Quatre connut également un gros succès lors de sa sortie, début 2011. Un deuxième tome, The power of six, est attendu en août prochain aux États-Unis.
[MAJ] Nous avons appris à réception des épreuves que la version française de l’ouvrage de James Frey serait présentée dans une édition luxe proche de celle éditée par la galerie Gagosian. Celle-ci devrait se présenter dans un format missel, avec la reproduction d’une goutte de sang sur la tranche de l’ouvrage.
Le dernier testament de James Frey – Présentation de l’auteur
« Dans ce livre, j’essaye d’imaginer l’histoire telle qu’elle serait si le Messie ou Jésus-Christ, était toujours vivant et vivait à New York en plein XXf siècle ? A quoi est-ce qu’il ressemblerait, en quoi est-ce qu’il croirait, comment est-ce qu’il vivrait ? Il aurait des liaisons avec des hommes, engrosserait les filles, il soignerait les malades et pratiquerait l’euthanasie… Et vous, que feriez-vous si vous le rencontreriez ? Le prendriez-vous au sérieux ? Tout au long de l’écriture de ce livre, j’ai consulté des rabbins, des prêtres catholiques, des pasteurs évangélistes, des neurochirurgiens, des avocats, la police, des psychiatres expérimentés.
Mon but n’était pas de réécrire l’histoire du Christ. Je voulais créer une nouvelle mythologie, une qui ait du sens dans un monde d’armes nucléaires, de connaissances scientifiques avancées, d’Internet, de tests et de manipulation génétiques un monde où l’on ne considère plus l’homosexualité comme un choix. Ce que je voulais, c’était créer une mythologie, raconter une histoire, faire une œuvre d’art qui prenne tout son sens dans un monde sur lequel nous savons des choses que les gens ou les écrivains ne pouvaient pas savoir, ni même imaginer, il y a deux mille ans. Ai-je atteint mon but ? Les lecteurs, le temps, et l’histoire me le diront. »James Frey
© Éditions Flammarion, 2011
« Le dernier testament » de James Frey, traduit de l’anglais (États-Unis) par Michel Marny, Éditions Flammarion, 384 pages, 23 €. Parution le 24 août.