Le top cinéma 2010 de Culture Café
3. Shutter island
Un film de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio, Mark Ruffalo, Ben Kingsley. Sorti le 24 février.
Quoi de plus normal que de retrouver le roi Scorsese dans le top 3 de l’année ? Rien, bien entendu, d’autant que Shutter island est une véritable prouesse d’une maître, même si la sortie du film en début d’année l’a apparemment effacé dans l’esprit de beaucoup de critiques. Certes, on doit autant à Dennis Lehane qu’à Scorsese le brillant déroulement du film (et son incroyable twist final), mais c’est au réalisateur des Affranchis et à lui seul qu’il faut imputer le malaise jubilatoire qui s’en dégage. La comparaison du film avec le Shining de Kubrick n’est pas un hasard : à travers une œuvre profondément noire et baignant dans le folie, Scorsese refait faire surface à nos terreurs les plus intimes, à travers un récit tortueux et magnifiquement mis en images. La collaboration du réalisateur avec Leonardo DiCaprio fait, encore une fois, des merveilles : on attend néanmoins avec impatience le prochain Scorsese, The invention of Hugo Cabret, pour voir ce que donne aujourd’hui le réalisateur, une fois privé de son acteur fétiche.
2. Inception
Un film de Christopher Nolan avec Leonardo DiCaprio, Marion Cotillard, Ben Kingsley. Sorti le 21 juillet.
Alternant depuis cinq ans un film original après un Batman, Inception est le premier chef d’œuvre de Christopher Nolan de ce plan de carrière (on oubliera vite Le prestige, considéré ici comme l’un des films les plus insupportables de ces dernières années). Avec Inception, Nolan revient aux origines de son talent : un scénario d’une inventivité et d’une originalité démoniaques, servi par une réalisation tout simplement géniale. On pourrait écrire des pages et des pages sur les qualités cinématographiques du film, mais d’autres l’ont fait avant nous. Sans compter les interprétations métaphysiques et philosophiques du scénario qui fleurissent ici ou là sur les forums internet (on ne tardera sûrement pas à voir paraître un traité de philo basé sur les interprétations multiples du scénario). Et l’on ne peut que remercier les producteurs d’avoir refusé à Nolan de tourner une variation du script dès le début de sa carrière, car Inception est de ces très rares films qui nécessitent autant un budget colossal qu’une maturation du talent de son réalisateur.