Rentrée littéraire de janvier 2011, les romans étrangers
Les amateurs de comics et cinéma de genre retrouveront avec plaisir le tueur en série Bourbon le kid, héros du mystérieux et anonyme Livre sans nom, succès surprise de l’été 2010. Sonatine publie le très attendu deuxième tome de la série, L’œil de la lune (dont nous avons déjà parlé ici), en attendu le chapitre final de la trilogie en juin. Un éclat de rire est également promis au même public avec La vie sexuelle des super-héros (Gallimard) de l’auteur italien Marco Mancassola (Les limbes) qui nous plonge dans un New York où Superman, Batman, et autres super-héros ont rangé leurs super-pouvoirs pour se consacrer aux affaires ou à une carrière médiatique. Jusqu’à ce qu’un groupe ne les menace à nouveau. D’autres personnages plus anciens de la pop culture sont au centre du roman-fleuve de l’espagnole Félix J. Palma, La carte du temps (Robert Laffont), dans lequel H.G. Wells, Jack l’éventreur, Elephant man ou Bram Stocker se croise dans une fantastique histoire de voyage entre la fin des XIXe et XXe siècle.
New York sera l’un des décors principaux de plusieurs romans de cette rentrée. Dans Chronic city (L’Olivier), l’excellent Jonathan Lethem (Forteresse de solitude) revient avec l’histoire d’un ex-enfant prodige de la télé, qui erre de fête en fête dans un Manhattan people, qui va voir sa vie basculer lorsqu’il va rencontrer un critique underground, lui présentant au fil de longues discussions une toute nouvelle perspective de la vie. L’excellente collection Americana publiera le premier roman de Greg Olear datant de 1991, Totally killer (Gallmeister), dans lequel une jeune diplômée débarquant à New York va devoir éliminer l’un de ses concurrents pour obtenir un emploi, en pleine crise économique du début des années 90. L’Irlandais Colin Tolbin étudie dans Brooklyn (Robert Laffont) le destin d’une jeune irlandaise immigrée à New York, qui va avoir du mal à choisir entre son pays d’enfance et celui d’adoption.
De nombreux autres auteurs anglo-saxons sont également au programme. La collection Lot 49 publie pour la première fois en France Richard Grossman qui, dans le très énigmatique L’homme-alphabet (Cherche-midi), évoque un meurtrier qui, du fond de sa cellule, tatoue son corps de lettres, et devient l’un des poètes les plus controversés d’Amérique. James Morrow (La grande faucheuse) revient avec un nouveau comte fantastique, L’apprenti du philosophe (Au diable Vauvert). Retour dans les années 50 avec Pete Dexter (Paperboy) qui narre dans Spooner (L’Olivier) l’enfance d’un jeune délinquant face à son père ancien militaire. Pour son cinquième roman, Percival Everett évoquera l’acteur de Devine qui vient dîner ? avec Pas Sydney Poitier (Actes Sud), et le biographe des légendes du cinéma Patrick McGilligan livrera une bio « définitive » de 1200 pages sur Alfred Hitchcock, une vie d’ombre et de lumière (Actes Sud). On citera enfin, pile un an après l’électrochoc Sukkwan Island, le nouveau titre de la collection Nature writing des éditions Gallmeister, Le signal de Ron Carlson, dans lequel un couple à la dérive part en randonnée dans les vastes étendues du Wyoming.