Gonzo Lubitsch ou l’incroyable odyssée, premier roman explosif de Nick Harkaway
Pour son premier roman, Gonzo Lubitsch ou l’incroyable odyssée, Nick Harkaway a voulu frapper fort et réussit au-delà de ses espérances. Un livre fou, une “brique” de près de 700 pages mêlant tout ce que la littérature de genre fait de mieux, sans pour autant n’en appartenir à aucun. Un roman où des camionneurs trompe-la-mort vont tenter de sauver ce qui peut encore l’être d’un monde post-apocalyptique, dans lequel convictions politiques se mêlent aux codes du manga, combattants kung-fu et pirates des temps modernes.
Dévasté par un désastre apocalyptique, le monde d’aujourd’hui n’est plus que l’ombre de lui-même. Dans ce futur proche (ou pas ?), le Monde Effacé survit grâce au gaz que dispense la Canalisation Jorgumund, du nom de la multinationale toute-puissante qui l’a construite. Lorsque ce poumon artificiel de la terre prend feu, c’est la survie de la race humaine qui en dépend. Entrent alors en scène Gonzo Lubitsch et sa bande de casse-cous, éternels rebelles reclus dans le trou-du-cul du monde. Rebelles mais experts en incendie, ils sont appelés, du fond du bar qui leur sert de quartier général, pour aller éteindre le feu. Commence alors une aventure sans limites qui les mènera dans les entrailles d’un monde souterrain et empli de secrets.
Aux origines du livre se trouve un auteur anglais débordant d’imagination. A 38 ans, Nick Harkaway a déjà connu une vie dans l’industrie du cinéma (une influence qui se ressent dans son livre), mais a toujours rêvé d’écrire. Cette passion n’est cependant pas tout à fait anodine, puisqu’il est le fils de John Le Carré, référence internationale du roman d’espionnage haut de gamme. Si cette parenté peut un instant rebuter les lecteurs les plus sceptiques, quelques mots de l’auteur, repris sur la quatrième de couverture du livre, font baisser la garde aux craintes les plus pugnaces. « J’ai voulu que le livre soit drôle, plus drôle que votre vie de tous les jours : qu’il vous tienne éveillé toute la nuit et vous oblige à téléphoner au bureau, le lendemain matin, pour vous faire porter pâle. Et cela, à la seule fin d’en achever la lecture. Bref, j’ai voulu, avec ce livre, vous dérober une journée de votre vie. » Un garçon avec de telles ambitions ne peut être totalement mauvais.
A la lecture de ce texte généreux et délirant, on ne peut que s’enthousiasmer de cette révélation. Et attendre avec impatience le deuxième opus de l’auteur. A paraître en septembre 2011, The angel-maker nous projette dans la vie d’un horloger qui s’ennuie, mais va voir sa vie basculer dans un univers débridé après avoir réparé un mécanisme un peu particulier. Le tout bien entendu après avoir télescopé l’existence d’un espionne tueuse à la retraire, et fait un voyage dans le temps le ramenant soixante ans plus tôt !
Lors de la parution en Grande-Bretagne de Gonzo Lubitsch, le site Internet Bookgeeks avait rencontré Nick Harkaway. Voici la traduction de l’interview, qui permet de mieux découvrir l’approche de cet écrivain à suivre.
« Gonzo Lubitsch ou l’incroyable odyssée » de Nick Harkaway, traduit de l’anglais (Angleterre) par Viviane Mikhalkov, éditions Robert Laffont, 680 pages, 23 €.