Des détails sur le nouveau Houellebecq, La carte et le territoire
A paraître dans moins d’un mois, le 8 septembre, le nouveau roman de Michel Houellebecq, La carte et le territoire, se précise enfin. Si l’on connaissait les grandes lignes du pitch, dévoilées en juin par l’éditeur Flammarion, l’AFP a publié hier l’une des premières critiques du livre. Surprise, demie tout du moins, l’auteur de Plateforme et de La possibilité d’une île, aurait ancré son livre dans les petits milieux médiatiques et artistiques parisiens. Des personnalités telles que Houellebecq lui-même, mais aussi Frédéric Beigbeder, Julien Lepers ou Jean-Pierre Pernaud tiennent des rôles plus ou moins importants dans le livre, présenté par la critique comme « plus convenu » que les précédents livres de l’auteur, s’appuyant cependant « sur une construction sans faille».
Tiré à 120 000 exemplaires, La carte et le territoire est l’un des livres les plus attendus de la rentrée littéraire. En attendant une critique à venir rapidement, voici un résumé complet issu de la dépêche AFP.
Jed, personnage terne et fidèle anti-héros houellebecquien, tombe amoureux d’une brillante cadre de chez Michelin…Pour sa première grande exposition, il demande à l’écrivain Michel Houellebecq, “un auteur célèbre, mondialement célèbre même, d’après Franz tout du moins”, d’écrire le texte de son catalogue…
L’histoire emmène le lecteur de Paris au Raincy (Seine-Saint-Denis) en passant par la Creuse et l’Irlande, pays où l’écrivain a réellement élu domicile, et tourne au thriller psychologique.
Houellebecq ne se départit pas de ses réflexions sur la mort, le sexe, la reproduction, “l’impossibilité de vivre” ou l’existence humaine à “laquelle (Jed Martin) n’avait jamais adhéré”. Mais un peu à la façon d’un Pierre Desproges ou d’un Woody Allen, il tort le cou au sérieux de son désespoir et se moque foncièrement de lui-même et des autres.
Il s’attaque cette fois au monde de l’art et des affaires où chaque rencontre est prétexte à cooptation par l’entremise de médias tellement prévisibles qu’il n’a pas besoin de forcer le trait pour décrire leur mode de fonctionnement. Convoquant quelques figures médiatiques, littéraires, politiques et industrielles françaises dans des scènes surprenantes et parfois franchement hilarantes (Julien Lepers, Frédéric Beigbeder, qui va servir d’intermédiaire entre Jed et Houellebecq, Jean-Pierre Pernaut et “La France des saveurs”, Patrick Le Lay, François Pinault ou François Mitterrand….) l’écrivain s’en donne à coeur joie.
Mais s’il règle, une fois de plus, ses comptes avec la presse française – “il ne se passe pas une semaine sans que je me fasse chier sur la gueule par telle ou telle publication” – il se déchaîne aussi dans le portrait qu’il dresse de lui-même : un auteur alcoolique et dépressif dont la vie en Irlande amplifie le côté solitaire et mystérieux de son personnage.
Lorsqu’il n’est pas vêtu de son éternel pantalon en velours côtelé, il porte “un pyjama rayé gris qui le fait vaguement ressembler à un bagnard de feuilleton télévisé”, il “pue un peu mais moins qu’un cadavre” et vit dans une maison “facile à reconnaître”, avec “la pelouse la plus mal tenue des alentours et peut-être de toute l’Irlande”.
“Il avait pris du ventre depuis la dernière fois, mais son cou, ses bras étaient toujours aussi décharnés; il ressemblait à une vieille tortue malade”, écrit-il, décrivant le deuxième rendez-vous de Jed avec l’écrivain.
© AFP, 2010
« La carte et le territoire » de Michel Houellebecq, éditions Flammarion, 460 pages, 22 €. Parution le 8 septembre.
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