Moebius signe son grand retour avec un album et deux expositions
Auteur légendaire de la bande-dessinée française, Jean Giraud dit Moebius fait l’événement à chacune de ses créations. L’auteur vient de faire l’annonce officielle de plusieurs nouveaux projets à la rentrée, avec un album inédit et deux expositions à Paris.
Le 15 septembre paraîtra aux éditions Glénat le premier album d’une nouvelle série basée sur le personnage d’Arzak. Bien connu des amateurs de bande-dessinée, ce personnage est l’une des créations les plus mémorables de Moebius. Apparu dans les pages de Métal Hurlant au milieu des années 70 sous la foule de cinq épisodes muets, Arzak est considéré par beaucoup comme une révolution du neuvième Art. Ayant fait l’objet d’une exposition et d’un album collector à la fin 2009, Arzak revient donc pour une nouvelle série.
Titré L’arpenteur, ce premier tome est encore entouré d’un certain mystère. Dans sa note d’intention (voir page suivante), Moebius annonce vouloir revenir aux origines du personnage, le définissant comme « une sorte de fonctionnaire mandaté par une administration humaine, lointaine et même absente », dont le rôle est de « traquer la moindre anomalie à la surface de l’immense désert que semble être la planète Tassili ». Néanmoins, l’auteur annonce que cette histoire se mêlera à un space-opera qui se déroule dans « une sorte de Caraïbe cosmique ».
Si le contenu est encore assez flou, on en sait par contre un peu plus sur la forme de l’album. D’un format supérieur aux bandes-dessinées classiques, L’arpenteur devrait de combler les fans les plus mordus de son auteur. En effet, l’album sera complété de pages bonus, parmi lesquelles l’éditeur promet de nombreuses images inédites. Ce livret additionnel sera basé sur l’exposition éphémère « Arzak au Belvédère » de la fin 2009, à l’occasion de laquelle fut éditée une BD collector, Arzak Tassili. Plus d’une vingtaine d’œuvres, encore inédites, aquarelles, peintures, et fusains furent exposées. La plupart d’entre elles furent inspirées par le premier album de la nouvelle série. Quelques unes sont présentées dans ces pages supplémentaires.
La parution-événement d’Arzak sera également accompagnée en octobre d’une exposition de quelques originaux de l’album à la galerie parisienne Slomka, spécialisée dans la BD.
Mais la grosse expo qu’attendent les amateurs de Moebius se déroulera à l’excellente Fondation Cartier, dont les murs ont aussi bien accueilli les œuvres de Sophie Calle, Takashi Murakami, David Lynch ou en ce moment même Takeshi Kitano. Onze ans après la présentation d’œuvres de Jean Giraud dans l’exposition 1 monde réel, la Fondation Cartier lui offre aujourd’hui sa première grande exposition solo en France. Intitulée Moebius-Transe-Forme, elle se déroulera du 12 octobre au 13 mars 2011. L’artiste a choisi comme thème la métamorphose, omniprésent dans son œuvre. L’expo sera ainsi la confrontation des styles très divers de Giraud, des grandes plaines de l’Ouest américain de Blueberry (sous le pseudonyme de Gir) aux mondes de SF, en passant par les nombreuses collaborations de Moebius à des œuvres cinématographiques (dont Le cinquième élément, Alien, ou Les maitres du temps). 300 dessins, carnets de croquis, tableaux, originaux de BD (dont beaucoup d’inédits) seront exposé « avec une scénographie spectaculaire ». On pourra également retrouver en avant-première deux films : un film d’animation 3D co-réalisé par Moebius et BUF Compagnie, inspiré de son album La Planète Encore, ainsi qu’un documentaire-portrait de l’artiste de 52 minutes réalisé spécialement pour l’occasion par Damian Pettigrew et Olivier Gal. Un catalogue présentant 150 reproductions sera également publié en collaboration avec Actes Sud.
► « Arzak T.1 : L’arpenteur » de Moebius, éditions Glénat/Moebius Productions, 72 pages, 18 €. Parution le 15 septembre.
► « Moebius-Transe-forme », exposition de Moebius, du 12 octobre 2010 au 13 mars 2011, Fondation Cartier pour l’art contemporain, 261, boulevard Raspail, 75014 Paris.
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