Fragments, révélation des écrits intimes et secrets de Marilyn Monroe
Presque aucune avant-première n’en a encore parlé, mais le livre promet d’être l’un des événements majeurs de la prochaine rentrée littéraire. Et, sur le plan historique, il s’agit d’une parution autrement plus importante que le nouveau Houellebecq. Le 12 octobre prochain, les éditions du Seuil publieront Fragments, un recueil de textes et de photographies signés par Marilyn Monroe. C’est Bernard Comment, le directeur de l’excellente collection Fiction & Cie, qui est à l’origine du projet, permettant ainsi au Seuil d’être l’éditeur mondial du livre, qui sera distribué outre-Atlantique par la maison américaine Farrar, Straus & Giroux (groupe MacMillan). Le livre paraît d’ailleurs le même jour en France et aux États-Unis.
Même si le plus grand secret entoure la nature réelle du livre, on sait néanmoins que ce recueil réunit des pensées, poèmes, et extraits du journal intime de la star, auxquels s’ajoutent près de 150 de ses photographies personnelles. Les écrits sont datés entre 1943, alors que Marilyn était encore adolescente, jusqu’à quelques jours avant son mystérieux décès en 1962. Le livre a été rendu possible par Anna Strasberg, la veuve de Lee Strasberg (fondateur de l’Actor’s Studio, et hériter de Marilyn), qui est également responsable du Marilyn Monroe Estate.
Anna Strasberg a confié directement ces textes, tous inédits, à Bernard Comment, qui est co-responsable de “l’editing” du livre avec le producteur de cinéma Stanley Buchthal (que l’on retrouve au générique de documentaires sur Lou Reed et, plus récemment, Jean-Michel Basquiat).
C’est à la fin 2008, au cours d’un dîner, que Bernard Comment apprend l’existence d’un fond important d’écrits de Marilyn. Comment l’expliquait Comment à l’agence Reuters, « ces textes vont dans toutes les directions, et il est très difficile d’établir une logique entre ces fragments », qui apparaîtront dans le livre sous un simple ordre chronologique. « Il y a une certaine mélancolie dans le ton du livre, et ce qui est très beau dans certaines notes est la façon avec lesquelles s’associent les idées, même si elles sont disséminées sur la page ».
Un événement émotionnel ou des problèmes personnels poussaient généralement Marilyn Monroe à prendre la plume. « Je pense que non seulement elle aimait écrire, mais qu’en plus elle en ressentait le besoin » poursuit Bernard Comment. « C’était pour elle un moyen de faire le point sur sa vie, mais aussi d’exprimer les émotions extrêmement fortes qu’elle pouvait avoir en réaction à certaines situations ».
Parmi les textes, qui seront publiés sous la forme de fac-similés, on note les pensées de Marilyn sur ses différents maris, dont James Dougherty et Arthur Miller, une lettre qu’elle écrivit à Lee Strasberg, des pensées sur les travaux de plusieurs écrivains, dont Joyce et Beckett, ainsi que des notes sur différents de ses rôles, dont les personnages de Sept ans de réflexion ou Certains l’aiment chaud.
Le livre, d’un format légèrement supérieur à un roman, sera publié en France sous deux versions : l’une traditionnelle, et une édition “luxe” sous une couverture toilée rose.
« Fragments » de Marilyn Monroe, édité par Bernard Comment et Stanley Buchthal, éditions du Seuil, 300 pages environ, 29,80 € (version normale) et 49 € (version luxe). Parution le 12 octobre.
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