Avec Clowes, Crumb, Burns et Pekar, Cornélius dynamite la rentrée BD !
Le savoir-faire des éditions Cornélius n’est plus à prouver pour les amateurs de bande-dessinée. Avec des noms aussi variés que Pierre la Police, Blutch, Debeurme, Ware ou Tezuka au catalogue, leur réputation n’est plus à faire. Pourtant, l’éditeur va frapper encore plus fort à la rentrée avec la parution de trois albums signés par un quatuor d’auteurs phares bien connu des habitués de la maison.
En août, Robert Crumb et Harvey Pekar, deux des auteurs les plus importants de la scène underground américaine sont réunis dans Harv’n Bob. Paru en 1996 aux États-Unis, l’album est le recueil de 22 histoires parues entre 1977 et 1980 dans différents numéro d’American Splendor. Bien que sa traduction n’ait commencé que l’an dernier en France, la série d’albums a révolutionné la BD américaine il y a plus de trente ans. Et pour cause : pour la première fois, Pekar, un scénariste dépressif et empêtré dans le quotidien, faisait entrer le récit autobiographique dans ses BD. Illustré par différents dessinateurs, la série connaît dès sa parution un succès jamais démenti. Harv’n Bob s’attarde sur la participation de Crumb aux différents numéros, avec des histoires de longueur variable mais toujours hilarantes.
Quelques semaines après Le rayon de la mort, Daniel Clowes sera de retour chez Cornélius en septembre avec un tout nouvel album, paru en avril dernier aux États-Unis. Dans Wilson, l’auteur revient sur l’un des thèmes de prédilection : la morosité du quotidien. Divorcé et seul, Wilson est un être maladroit qui cherche par tous les moyens à créer le contact avec ses contemporains. Entreprenant de grandes discussions avec des inconnus, dans les cafés ou le métro, il finit par retrouver son ex-femme, qui l’a quitté seize ans plus tôt, et une fille qu’il n’a jamais connu. Le bonheur est-il pour autant au bord du chemin ?
Wilson utilise une narration originale et audacieuse. Des saynètes d’une page, que l’on peut lire séparément, recréent le scénario du livre. Ce découpage s’accompagne de variations dans le style du dessin ou le jeu des couleurs. Et l’on retrouve bien entendu l’humour implacable de Clowes, qui réussit à faire mouche à quasiment chaque page.
De retour chez Cornélius après la réédition de El Borbah, Charles Burns nous livrera en octobre Toxic, qui paraîtra simultanément aux États-Unis. Dans cet album étrange et psychédélique, l’auteur de Black Hole revient sur son adolescence dans les années 60. Toxic (X’ed out en V.O.) se construit par ellipses, avec le quotidien, les rêves et hallucinations d’un homme cloué dans un lit, un pansement sur la tempe. Se succèdent une série de scènes bizarres, peuplés de créatures humanoïdes, d’un amant jaloux, des amours du personnage principal, et de flashes revenant de son adolescence.
Inspiré des collages de William S. Burroughs et du travail du photographe-performer Lucas Samaras, Toxic est construit sur une structure verticale, dans laquelle les univers s’entremêlent, pour un album laissant à la dernière page un lecteur pantelant, encore étourdi par une expérience visuelle hors normes.
► « Harv’n Bob » de Harvey Pekar et Robert Crumb, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean-Pierre Mercier, éditions Cornélius, 80 pages, 19 €. Parution le 19 août.
► « Wilson » de Daniel Clowes, traduit de l’anglais (États-Unis) par Barbara & Émilie Le Hin, éditions Cornélius, 80 pages, 22 €. Parution le 23 septembre.
► « Toxic » de Charles Burns, traduit de l’anglais (États-Unis) par Barbara & Émilie Le Hin, éditions Cornélius, 64 pages, 21 €. Parution le 21 octobre.
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