Rififi en coulisses au festival de Cannes
A moins d’une semaine de l’annonce de la sélection officielle, prévue le 15 avril, et à un mois de l’ouverture du festival, il semble que la tension soit à son comble dans les bureaux parisiens du festival de Cannes. Hier, le site Ioncinema dévoilait que la moitié des titres de la sélection officielle restait encore à définir par les équipes de sélectionneurs. Une panique générale due en partie à un choix démesurément important de films candidats. Il est donc probable que les décisions de dernière minute pourraient faire des victimes. Ainsi, il semblerait que l’erreur diplomatique qui, l’an dernier, avait conduit le nouveau Coppola, Tetro, à être présenté à la Quinzaine des réalisateurs ce soit reproduite cette année. C’est donc The tree of life de Terrence Malick qui se retrouverait en pôle position de cette section parallèle chaque année plus passionnante.
Mais le délégué général Thierry Frémaux doit également faire face à une crise autrement plus grave pour l’avenir du festival. Comme le dévoilait il y a quelques heures le quotidien professionnel The Hollywood reporter, la tension serait à son comble entre le festival et les plus grandes agences télé et photo, qui irriguent les médias mondiaux en images du festival. Il semblerait en effet que les partenaires officiels du festival, Canal+ et Orange, aient levé la voix afin de restreindre les possibilités de couverture par les autres médias des montées des marches et conférences de presse. Le festival aurait donc mis oralement en garde les principales agences, dont Reuters, l’AFP, Getty Images et Associated Press, de conditions plus sévères dans leurs accès aux événements. N’arrivant pas à obtenir de document écrit détaillant ces réductions de champ, les agences ont averti leurs clients qu’elles risquaient de suspendre leur couverture de Cannes 2010 – ce qui réduirait considérablement l’exposition médiatique du festival.
Des discussions seraient toutefois en cours entre Frémaux et les agences concernées afin de trouver un modus operandi satisfaisant pour tout le monde. Comme d’ordinaire, Frémaux s’est fendu d’une explication fuyante de la situation. Verbatim : « Ces restrictions concernent seulement la revente des images des tapis rouges et des conférences de presse. Les agences devront mettre gratuitement à la disposition de leurs clients ces images, mais le festival continuera à accréditer les journalistes et reporters pour qu’ils puissent couvrir le festival de la manière qu’ils souhaiteront, partout où ils le souhaiteront ». Reste toutefois que Canal+ et Orange disposeront d’accès particuliers, dont personne ne connaît la teneur exacte. Et comment les agences vont-elles financer leurs coûteuses venues à Cannes si elles ne peuvent revendre leurs images ?
Rappelons que Canal+ couvre de manière extensive le festival depuis notamment un plateau situé en face de l’Hôtel Martinez, où se tourne notamment la quotidienne Le Grand Journal. Plus récemment, Orange a créé à proximité du Palais The Orange Beach, une plage ultra-privée devenue le quartier général des festivaliers. De plus, Orange diffuse sur ses différents réseaux TV Festival qui, pendant toute la durée du festival, diffuse 24 heures sur 24 des images exclusives en direct de la Croisette.
Une réponse à “Rififi en coulisses au festival de Cannes”
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Plusieurs remarques à propos de ce post. Je trouve d’abord un peu incompréhensible cette agressivité à l’encontre d’un festival qui reste le plus grand festival de cinéma du monde et qui n’a plus à mon sens à faire la preuve de la pertinence de ses choix. Il suffit pour s’en convaincre de se reporter à la sélection de l’année dernière.
Concernant Tetro, qui n’y était pas, il faut, malgré toute l’admiration que l’on peu avoir pour son réalisateur, quand même dire que c’était un film médiocre ou pour le moins pas à la hauteur de ce que l’on pouvait attendre de son auteur.
Quant aux supputations sur la présence ou non du Terrence Malick à la Quinzaine je suis prêt à prendre les paris qu’il n’y sera pas…
Enfin j’ai du mal à comprendre le ton pseudo polémique relatif aux problèmes de droits. On parle là de commerce, avec d’un côté deux media (Orange et Canal+) qui paient (sans doute cher) le droit d’avoir des accès privilégiés, et de l’autre les autres agences qui commercent également des images mais acquises gratuitement… Que les premières estiment avoir plus de droits que les autres me semble assez logique surtout si l’on voit la chose comme un soutien au festival. Il faudrait si je comprend bien la teneur du propos de l’auteur que Canal+ et Orange paient pour que les agences puissent vendre leurs images… Etrange non?Je ne voit donc pas où est l’aspect “fuyant” dans une réponse de T. Frémaux qui me semble frappée au coin du bon sens.