Le top 10 et bilan livres 2009 de Culture Café
Le bilan de l’année 2009
Révélations de l’année
Leanne Shapton et Steven Hall
Deux auteurs anglo-saxons bouleversent nos habitudes de lectures pour notre plus grand bonheur. Si l’on a déjà parlé de Steven Hall dans notre top 10, le cas de Leane Shapton mérite qu’on s’y arrête. Cette illustratrice new-yorkaise signe avec Pièces importantes et effets personnels de la collection Lenore Doolan et Harold Morris, comprenant livres, prêt-à-porter et bijoux un objet littéraire aux antipodes de tout ce que l’on connaît. Raconter l’histoire d’un couple à travers le faux catalogue de la vente d’enchères de leurs objets personnels, il fallait oser. Le résultat est simplement prodigieux, et mérite assurément d’être découvert.
Mention spéciale à Vincent Message, dont le premier roman Les veilleurs nous a confirmé qu’une littérature exigeante et ambitieuse étaient encore possible en France pour un auteur débutant.
Éditeur de l’année
Éditions de l’Olivier
Il est important de saluer le travail formidable des éditions de l’Olivier, dont les parutions alternent avec un talent toujours renouvelé découvertes étrangères, auteur confirmés, et littérature française exigeante. Tout a un prix et Le cinquième évangile figurent en bonne place dans notre classement, mais nous aurions très bien pu y ajouter Leane Shapton, les hilarants No smoking de Will Shelf et Je suis très à cheval sur les principes de David Sedaris, Netherland de Joseph O’Neill (dont nous avons déjà parlé ici), Moi tout craché de Jay McInerney, Les enfants de Las Vegas de Charles Bock, ou bien encore Ce que je sais de Vera Candida de Véronique Ovaldé et Démon de Thierry Hesse. Et le début 2010 s’annonce du même tonneau avec les nouveaux Martin Page, Adam Thirlwell et Rachel Cusk.
Remord de l’année
Comme c’est de plus en plus souvent le cas, la multiplication des romans de 600 pages et plus est une source permanente de frustration : impossible en effet de les découvrir tous, même avec la meilleure volonté. On a ainsi dû cette année faire l’impasse sur Histoire de mes assassins de Tarun Tejpal et Le trône du paon de Sujit Saraf (malgré notre passion pour la littérature indienne), La dure loi du karma de Mo Yan, ou encore Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia, bien qu’une petite voix nous dise que ce dernier oubli ait finalement été une sage décision !
On n’a pas bien compris cette année…
Le succès fulgurant du e-book Kindle d’Amazon. Notre essai de l’appareil s’est révélé positif, et l’on reconnaît volontiers qu’il s’agit un produit de qualité. Soyons néanmoins lucides : ce n’est pas demain la veille que l’on lira un Pynchon ou un Vollmann sur un livre électronique. Mais ceci est une autre histoire…